Giuseppe Verdi
MADRID TEATRO REAL
C’est une des oeuvres les plus populaires de Verdi et peut-être de tout le théâtre lyrique. A cause de son livret, tiré de La Dame aux camélias, à cause de sa musique surtout, simple et efficace, admirablement construite dans ses effets, théâtrale au meilleur sens du terme – ce que Proust a bien résumé : « Verdi a donné à La Dame aux camélias le style qui lui manquait ». Du fameux brindisi de début, cette chanson à boire reprise par tous, à la grande scène qui clôt le premier acte et dans laquelle Violetta lutte avec son désir d’amour à travers des vocalises qui l’étourdissent, Estrano, ou du terrible duo entre Violetta et le père de son amant qui se conclut par ce chant nu, résigné, Dite alla giovine, jusqu’à cet adieu à la vie, à la fi n, la voix comme au bord de la déchirure, Addio del passato, il n’est guère de moment où l’émotion ne serre le coeur. Dans la mise en scène superbe de David McVicar, toujours claire dans ses partis pris de décors et de costumes, toujours effi cace dans sa direction d’acteurs, Ermonela Jaho sait donner corps et voix à cette sublime sacrifi ée ! Etoffe soyeuse du timbre, aigus lumineux, incarnation superlative, c’est pour elle que je vous propose cette Traviata : il n’y a pas de plus bouleversante Violetta au monde.
INTRIGUE
La courtisane Violetta Valéry se complaît dans son rôle de
« dévoyée » (traviata) en s’étourdissant dans le luxe et les
plaisirs pour oublier sa terrible maladie. Au cours d’une
fête qu’elle donne chez elle, Violetta se laisse séduire par
Alfredo Germont, un jeune homme passionné dont la
ferveur parvient à la détourner de sa vie dissolue. Ayant
tout abandonné, Violetta croit pouvoir vivre son amour
avec Alfredo à la campagne, loin de l’agitation de Paris ;
mais pour vivre, la jeune femme doit vendre ses biens les
uns après les autres. Aux soucis fi nanciers s’ajoutent
bientôt les exigences du père d’Alfredo, Giorgio Germont :
il supplie Violetta de rompre avec son fi ls car la liaison
d’Alfredo avec une courtisane est un scandale qui rend
impossible le mariage de sa jeune soeur. Violetta refuse
d’abord puis fi nit par céder aux prières de Germont.
Laissant croire à Alfredo qu’elle le quitte, Violetta accepte
de se rendre à une fête où elle apparaît au bras de son
ancien protecteur. Fou de douleur Alfredo la rejoint et
l’insulte face à tous en lui jetant de l’argent au visage
comme à une prostituée. Quelques mois plus tard, seule
et ruinée, Violetta sent qu’elle va mourir, soutenue
seulement par l’espoir de revoir Alfredo. Mais quand
celui-ci arrive enfi n, il est trop tard et la malheureuse
meurt dans les bras de son amant.
REPRÉSENTATION À 19H30 PRÉCISES.
OUVERTURE DES PORTES À 18H45, FERMETURE DES PORTES À 19H15.
Renato Palumbo
Violetta Valéry : Ermonela Jaho
Alfredo Germont : Francesco Demuro (Ténor)
Giorgio Germont : Juan Jesús Rodríguez
Flora Bervoix : Marifé Nogales
Annina : Marta Ubieta
Gastone : Albert Casais
Doctor Grenvil : Fernando Radó
Giuseppe : Alejandro González
Marqués d’Obigny : Damián del Castillo
Barón Duphol : César San Martin
2h30 dont 1 entracte de 20 min